Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/466

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Et toi aussi, Empédocle, tu as purifié ton corps dans les flammes liquides[1] ;
Tu as bu le feu à la coupe éternelle[2] ;
Je ne dirai pas cependant que tu t’es jeté volontairement dans les flots embrasés de l’Etna ;
Tu cherchais à t’y cacher et tu es tombé sans le vouloir.

En voici d’autres :

Empédocle mourut, dit-on, pour s’être cassé la cuisse en tombant de son char. Je le crois ; car s’il avait bu la vie[3] à la coupe embrasée[4], comment montrerait-on aujourd’hui encore son tombeau à Mégare ?

Il admettait l’existence de quatre éléments : feu, eau, terre et air, auxquels il ajoutait l’amitié qui réunit et la discorde qui divise. Voici ses paroles :

Le rapide Jupiter, Junon qui porte la vie, Édonée et Nestis qui remplit de larmes amères les yeux des mortels.

Pour lui Jupiter est le feu, Junon la terre, Édonée l’air et Nestis l’eau. Il prétend que les éléments ont un mouvement continuel de transformation, et que ce mouvement ne doit jamais s’arrêter, l’organisation du monde étant éternelle. Il infère de là que

Tantôt l’amitié réunit toutes choses et fait dominer l’unité,
Tantôt au contraire la discorde divise et sépare les éléments.

Il croit que le soleil est un immense amas de feu et qu’il est plus grand que la lune ; que la lune a la forme d’un disque, et que la voûte du ciel est semblable au cristal. Il admet également que l’âme revêt diverses

  1. La lave.
  2. Κρήτηρ signifie en même temps coupe et cratère du volcan.
  3. L’immortalité.
  4. L’Etna.