Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/479

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exhalent également des vapeurs, les unes brillantes et pures, les autres ténébreuses ; celles qui sont brillantes s’ajoutent à la masse du feu, les autres, à l’élément humide. Il ne dit rien sur la nature de l’espace qui nous environne ; cependant il admet qu’il s’y trouve des espèces de bassins dont la concavité tournée vers nous reçoit les vapeurs brillantes qui s’y enflamment et forment les astres. La flamme du soleil est la plus brillante et la plus vive. Si les autres astres ont moins d’éclat et de chaleur, cela tient à ce qu’ils sont éloignés de la terre ; la lune, il est vrai, est plus rapprochée, mais elle traverse des espaces impurs ; le soleil, au contraire, placé dans un espace pur et sans mélange, est en même temps à une distance convenable de la terre et c’est pour cela qu’il donne plus de chaleur et de lumière. Les éclipses de soleil et de lune proviennent de ce que la concavité des bassins se tourne vers le haut. Les phases de la lune tiennent également à ce que le bassin qui la renferme se retourne peu à peu. Le jour et la nuit, les mois et les saisons, les années, les pluies, les vents et les phénomènes analogues ont pour cause les différences des vapeurs : ainsi les vapeurs brillantes s’enflammant dans le disque du soleil produisent le jour ; la prédominance des vapeurs contraires amène la nuit. La chaleur accrue par l’excès de la lumière produit l’été ; les ténèbres font prédominer l’humidité et causent l’hiver. Il explique d’une manière analogue tous les autres phénomènes ; mais il ne dit rien ni de la nature de la terre ni des bassins des astres. Voilà quelles sont ses doctrines.

Nous avons déjà parlé dans la vie de Socrate du mot que lui prête Ariston au sujet du livre d’Héraclite que lui avait procuré Euripide. Séleucus le gram-