Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/489

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Voici sa doctrine : Le monde existe[1] ; le vide n’existe pas. Tous les êtres sont produits par le chaud et le froid, le sec et l’humide, en vertu de transformations réciproques de ces principes. L’homme est né de la terre ; son âme est un assemblage des quatre éléments précédents dans une proportion telle qu’aucun d’eux ne prédomine.

On rapporte que quelqu’un l’ayant blâmé de s’être mis en colère à propos d’une injure, il répondit : « Si j’étais insensible à l’injure, je ne serais pas sensible à la louange. »

Nous avons dit dans la vie de Zénon de Citium, qu’il y a eu dix Zénon. Celui-ci florissait dans la soixante-dix-neuvième olympiade.



CHAPITRE VI.


LEUCIPPE.


Leucippe, disciple de Zénon, était d’Élée. Quelques auteurs cependant le disent Abdéritain, d’autres Milésien. Il admettait la pluralité infinie des êtres et leurs transformations réciproques, ainsi que l’existence simultanée du vide et du plein dans l’univers. Suivant lui les mondes se produisent lorsque des corps tombent dans le vide et s’y agglomèrent. Ces corps, accrus par des additions successives et animés d’un mouvement propre, forment les astres. Le soleil, placé au delà de la lune, parcourt un cercle plus grand. La

  1. Je suis la leçon d’Hésychius M. χόσμον. Le texte vulgaire χόσμονς est contraire à la doctrine de l’école d’Élée.