Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il est enveloppé ; un plus fort les brise et s’échappe. — Le silence, disait-il encore, est le sceau du discours, le temps celui du silence. — Les favoris des tyrans ressemblent aux cailloux dont on se sert pour compter et dont la valeur varie selon la position qu’ils occupent ; tantôt les tyrans donnent à leurs favoris honneurs et puissance, tantôt ils les abaissent. »

On lui demandait pourquoi il n’avait pas porté de loi contre les parricides : « C’est, dit-il, que j’ai cru ce crime impossible. » Quelqu’un lui ayant demandé quel était le meilleur moyen de mettre fin à l’injustice, il répondit : « C’est que ceux qu’elle n’atteint pas s’en indignent autant que ceux qui en sont victimes. » « La richesse, disait-il encore, engendre la satiété, et la satiété l’orgueil. »

Ce fut lui qui apprit aux Athéniens à régler les jours sur le cours de la lune. Il interdit les tragédies de Thespis, comme n’étant que futilité et mensonges. Lorsque Pisistrate se fut blessé volontairement, Solon s’écria : « Voilà les enseignements du théâtre. »

Voici, d’après Apollodore, dans le traité des Écoles philosophiques, les conseils qu’il avait coutume de donner : « Ayez plus de confiance dans la probité que dans les serments. — Évitez le mensonge. — Appliquez-vous à des choses utiles. — Ne vous hâtez point de choisir vos amis, mais conservez ceux que vous vous êtes faits. — Avant de commander, apprenez à obéir. — Ne donnez pas le conseil le plus agréable, mais le plus utile. — Prenez la raison pour guide. — Évitez la société des méchants. — Honorez les dieux. — Respectez vos parents. » On dit que Mimnerme ayant exprimé cette pensée :

Puissé-je, sans maladie et sans douleur,
Terminer ma carrière à l’âge de soixante ans.