Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/538

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leur suffisait, dit-il, et, quant à l’eau, ils se contentaient de la première venue. Il ajoute qu’Épicure n’approuvait pas la communauté des biens, différent en cela de Pythagore, qui voulait que tout fût commun entre amis ; il prétendait que c’était là une preuve de défiance et qu’où la défiance commence, l’amitié cesse. On voit par ses lettres qu’il se contentait d’eau et de pain commun : « envoie-moi, dit-il, du fromage de Cythère, afin que je puisse faire grande chère, quand je le voudrai. »

Tel était l’homme qui faisait consister le souverain bien dans la volupté. Athénée fait son éloge dans l’épigramme suivante :

Mortels, vous vous soumettez aux plus rudes travaux : la soif insatiable du gain vous jette au milieu des luttes et des combats ; et cependant la nature se contente de peu de chose ; mais l’ambition n’a pas de bornes ; c’est l’illustre fils de Néoclès qui l’a dit, inspiré par les Muses ou par le trépied sacré d’Apollon.

Mais ce que j’avance sera mieux démontré encore dans la suite par ses doctrines et ses paroles.

Dioclès dit que, des philosophes anciens, ceux qu’il préférait étaient Anaxagore — qu’il combat cependant sur quelques points — et Archélaüs, le maître de Socrate. On lit dans le même auteur qu’Épicure exerçait ses disciples à apprendre par cœur ses ouvrages.

Apollodore prétend, dans les Chroniques, qu’il avait eu pour maîtres Nausiphane et Praxiphane. Mais Épicure assure, dans la lettre à Eurydicus, n’avoir pas eu d’autre maître que lui-même. Il refusait, ainsi qu’Hermarchus, le titre de philosophe à Leucippe, que quelques auteurs, entre autres Apollodore, donnent pour maître à Démocrite. Démétrius de Magnésie dit qu’Épicure avait aussi reçu les leçons de Xénocrate.