Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/541

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que rien ne se fasse sans son aveu. Ils verront aussi avec lui à prélever sur mes biens une dot convenable pour la jeune fille, lorsqu’elle sera en âge d’être mariée.

Ils prendront soin de Nicanor, comme je l’ai fait moi-même ; car il est juste que ceux qui, partageant mes études, m’ont obligé de tout leur pouvoir et m’ont constamment témoigné une amitié à toute épreuve, ceux qui ont vieilli avec moi dans la philosophie, soient à l’abri du besoin autant qu’il dépend de moi.

Je donne tous mes livres à Hermarchus.

Si Hermarchus venait à mourir avant que les enfants de Métrodore fussent en âge de se suffire, je recommande à Amynomaque et à Timocrate de prendre sur les revenus que je laisse ce qui leur sera nécessaire et d’avoir soin que rien ne leur manque. Qu’ils respectent également toutes mes autres dispositions testamentaires et veillent autant que possible à leur rigoureuse exécution.

Parmi mes esclaves, j’affranchis Mus, Nicias et Lycon. Je donne aussi la liberté à Phédrium.

Au moment de mourir il écrivit la lettre suivante à Idoménée :

Je t’écrivais ces mots au dernier, au plus heureux jour de ma vie. J’endurais de telles douleurs de vessie et d’entrailles que rien ne pouvait en égaler la violence. Mais je trouvais une compensation à toutes ces souffrances dans les plaisirs de l’âme que me procurait le souvenir de mes travaux et de mes découvertes. Quant à toi, je te prie, au nom de l’amitié que tu m’as témoignée depuis ta jeunesse, au nom de ton amour pour la philosophie, de prendre soin des enfants de Métrodore.

Tel est son testament. Il eut un grand nombre de disciples. Parmi les plus célèbres est Métrodore de Lampsaque, fils d’Athénée — ou de Timocrate, — et de Sandée[1], qui du moment où il eut connu Épicure,

  1. Le texte porte : Μητρόδωρον Ἀθηηαῖον καὶ Τιμοκράτην καὶ Σάνδην Λαμψακήνον, ὅς... Un seul manuscrit donne ἢ Τιμοκράτην. Ce texte est évidemment corrompu, car Métrodore était de Lampsaque et non d’Athènes : Timocrate et Sandès sont parfaitement in-