Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/586

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mes, car l’homme qui vit entouré de biens immortels ne ressemble en rien à un être mortel.

Épicure, dans ses divers ouvrages et en particulier dans le Petit abrégé, proscrit toute espèce de divination. Ainsi il dit : « La divination n’a aucun fondement, mais, en eût-elle un, sois persuadé que les événements dont elle s’occupe ne nous intéressent en rien. »

Telles sont les maximes d’Épicure sur la conduite de la vie, maximes auxquelles il a ajouté ailleurs de nombreux développements.

Il n’est pas d’accord avec les cyrénaïques sur la nature du plaisir. Ceux-ci, en effet, n’admettent pas qu’il y ait plaisir dans le calme et le repos ; ils le font consister uniquement dans le mouvement. Épicure, au contraire, croit que le plaisir a ce double caractère, qu’il s’agisse de l’âme ou du corps. Telle est la doctrine qu’il enseigne dans le traité intitulé : De ce qu’il faut rechercher et éviter, dans le traité de la Fin, dans le premier livre des Vies, et dans la lettre aux philosophes de Mitylène. Diogène, au dix-septième livre des Opinions choisies, et Métrodore, dans le Timocrate, s’expriment également en ces termes : « Il y a deux espèces de plaisirs : les uns consistent dans le mouvement, les autres dans le repos. » Épicure dit encore dans le traité Sur ce qu’on doit rechercher : « L’ataraxie[1] et l’absence de la douleur sont des plaisirs du repos, la joie et le bien-être sont des plaisirs actifs et qui proviennent du mouvement. » Il diffère encore des cyrénaïques sous un autre rapport : pour eux les souffrances corporelles sont plus poignantes que celles

  1. Tranquillité d’âme.