Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/610

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pendant qu’il suffisait à ces soins, qu’il surveillait scrupuleusement tout ce qui avait trait à l’existence et à l’éducation de ses nombreux pupilles, jamais il n’interrompit, du moins dans la veille, ses continuelles méditations sur lui-même.

Il était bienveillant, de mœurs faciles, et toujours à la disposition de tous ceux qui avaient avec lui quelque relation. Aussi, quoiqu’il eût passé à Rome vingt-six années entières, et qu’une foule de citoyens l’eussent choisi pour arbitre de leurs différends, il n’eut jamais dans cette ville un seul ennemi.

X.

Un homme qui affectait à cette époque des prétentions philosophiques, et ne visait à rien moins qu’au premier rang, Olympius d’Alexandrie, disciple pendant fort peu de temps d’Ammonius, s’efforça de dénigrer Plotin. Emporté par la violence de sa haine, il eut recours contre lui aux sortiléges et aux maléfices. Mais il reconnut bientôt que ses machinations retombaient sur lui-même et dit alors à ses amis que l’âme de Plotin avait une bien grande puissance, puisqu’elle pouvait détourner sur ceux-la même qui cherchaient à lui nuire les traits dirigés contre elle. En effet, au moment où Olympius pratiquait ses conjurations magiques, Plotin s’en aperçut et déclara qu’à cet instant le corps d’Olympius se contractait comme une bourse que l’on tord et que ses membres s’entre-choquaient. Olympius s’étant aperçu à plusieurs reprises qu’il était lui-même victime de ses tentatives contre Plotin, y renonça.

Il y avait naturellement en lui quelque chose de surhumain. Un prêtre égyptien, étant venu à Rome, avait été mis en relation avec lui par l’entremise d’un