Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/615

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enthousiaste de l’ouvrage, s’étant écrié que Porphyre était fou, Plotin me dit de manière à être entendu de tout le monde : « Tu t’es montré en même temps prêtre, poëte et philosophe. » Une autre fois, le rhéteur Diophane lut une apologie de l’opinion d’Alcibiade dans le Banquet de Platon ; il y disait qu’en vue d’apprendre la vertu, il faut s’abandonner à celui qui nous dirige, alors même qu’il exige des embrassements amoureux. Plotin indigné se leva plusieurs fois comme pour sortir ; cependant il se contint, et après que l’assemblée se fut séparée, il me dit de réfuter Diophane. N’ayant pu obtenir de lui communication de son manuscrit, je rassemblai dans ma mémoire ses arguments et je les combattis ; lorsque ensuite je lus cette réfutation en présence des mêmes auditeurs, Plotin en fut tellement satisfait que plusieurs fois pendant la lecture il s’écria : « Courage, ami, persévère, et tu deviendras une des lumières de l’humanité. » Il me donna encore d’autres témoignages de son estime : ainsi Eubulus, chef de l’école platonicienne, lui ayant envoyé d’Athènes un traité qu’il avait composé sur quelques questions platoniciennes, c’est à moi qu’il le fit remettre pour le lire et lui en rendre compte.

Plotin s’était adonné à l’étude de l’astronomie sans cependant s’astreindre à la méthode rigoureuse des mathématiciens. Il avait surtout étudié avec beaucoup de soin les spéculations des astrologues, et ayant reconnu la fausseté de leurs prédictions, il ne dédaigna pas de les réfuter à plusieurs reprises dans ses ouvrages.

XV.

Il existait alors beaucoup de chrétiens et d’autres novateurs qui se rattachaient par leur doctrine à l’an-