Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/72

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Il a laissé deux mille vers de préceptes. Il disait que pour régner sûrement il fallait se faire un rempart, non pas des armes, mais de la bienveillance publique. On lui demandait pourquoi il conservait la tyrannie. « C’est, dit-il, qu’il est aussi dangereux de la quitter volontairement que d’en être violemment dépossédé. »

On cite encore de lui les maximes suivantes : « La témérité est périlleuse. — Le gain honteux est un trésor bien lourd. — Le gouvernement populaire est préférable à la tyrannie. — Le plaisir est périssable ; la gloire immortelle. — Soyez modéré dans la prospérité et ferme dans le malheur. — Soyez toujours le même avec vos amis, qu’ils soient heureux ou malheureux. — Gardez vos promesses. — Ne révélez point un secret. — Punissez non-seulement le crime accompli, mais même l’intention. »

Il est le premier qui ait établi la tyrannie à Corinthe et se soit entouré de gardes. Éphorus et Aristote attestent qu’il ne permettait pas même le séjour de la ville à tous ceux qui désiraient s’y établir. Il florissait vers la trente-huitième olympiade et conserva quarante ans la tyrannie. Suivant Sotion, Héraclide et Pamphila, au cinquième livre des Commentaires, il y aurait eu deux Périandre, l’un tyran, l’autre sage, ce dernier d’Ambracie. Aristote donne à celui de Corinthe le titre de sage ; mais Platon le lui refuse. On lui doit cette maxime : « L’exercice peut tout. » On dit aussi qu’il eut l’intention de percer l’isthme de Corinthe.

Les lettres suivantes lui sont attribuées :

périandre aux sages

Je rendrai mille fois grâce à Apollon Pythien, si mes lettres peuvent vous déterminer à vous réunir à Corinthe. Je vous