Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/249

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Fille d’une mère ornée de tous les talents.

Tels sont les ouvrages d’Aristote ; ils forment en tout quatre cent quarante-cinq mille deux cent soixante-dix lignes.

Voici maintenant les doctrines qu’il y enseigne :

La philosophie comprend deux parties : pratique et théorique. La philosophie pratique se divise elle-même en morale et politique, cette dernière embrassant tout ce qui a rapport au gouvernement des États et à l’administration domestique. La philosophie théorique comprend la physique et la logique. Cette dernière partie toutefois ne forme pas une simple subdivision roulant sur un point spécial ; c’est l’instrument de la science tout entière, et un instrument d’une rare perfection. Elle a un double objet, la persuasion et la découverte du vrai, et, dans chacune de ces fonctions, elle dispose de deux instruments : de la dialectique et de la rhétorique comme moyens de persuasion, de l’analyse et de la philosophie pour découvrir la vérité. Du reste, Aristote n’a rien négligé de ce qui a trait soit à la découverte, soit à l’appréciation de la vérité, soit à l’application des règles : ainsi, en vue de la découverte du vrai, il donne les Topiques, et les ouvrages sur la méthode, véritable arsenal de propositions, d’où on peut tirer pour toutes les questions possibles des arguments qui portent la conviction. Comme critérium, il donne les premières et les secondes Analytiques ; les premières contiennent l’examen critique des principes et les secondes l’examen des conclusions qu’on en tire. Enfin, en vue de l’application des règles, il a composé les ouvrages sur la discussion, sur l’interrogation et la dispute, la réfutation des sophistes, le traité des syllogismes, etc.