Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/147

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XII. Romulus, traçant sur le mont Palatin la figure de Rome qu’il allait fonder, attacha au même joug un taureau et une génisse : le taureau penchait hors de l’en ceinte, du côté de la plaine ; la génisse penchait du côté de la ville. Par ce symbole, Romulus exprimait le vœu que les hommes fussent redoutables aux étrangers, les femmes fécondes et vouées aux soins domestiques. Il prit ensuite, hors de l’enceinte, une motte de terre qu’il jeta en dedans, et il demanda aux Dieux que Rome grandit aux dépens des autres peuples.

XIII. Hersilie et les autres femmes de la même nation, la vue des Romains et des Sabins rangés en bataille, accourent du mont Palatin, tenant leurs enfants dans leurs bras : plusieurs étaient déjà nés. Elles s’élan cent soudain dans l’espace placé entre les deux armées : tout dans leurs paroles, tout dans leurs actions excite la pitié ; elles se tournent tantôt vers les uns, tantôt vers les autres, en s’éciïant : « Que faites-vous, ô nos pères ? que faites-vous, ô nos époux ? Jusques à quand combattrez-vous ? jusques à quand dureront vos haines réciproques ? Réconciliez-vous avec vos gendres ; réconciliez-vous avec vos beaux-pères ! Au nom de Pan,