Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/163

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posé à toutes les attaques : Marcius le comprit et changea de conduite. Il reconnut que l’amour de la paix n’est pas une puissante sauvegarde, sans toutes les ressources nécessaires pour la guerre ; il sentit aussi que les douceurs du repos sont bientôt et facilement perdues pour ceux qui les recherchent à contre-temps. La guerre lui parut donc un moyen plus honorable et plus sûr de préparer la paix, de s’en occuper efficacement ; il se mit en campagne et il recouvra, malgré les Latins, ce qu’ils avaient refusé de lui rendre, avant qu’il leur eût fait aucun mal.

XXII. Tarquin fit toujours à propos usage de ses richesses, de sa prudence, de son esprit fin et enjoué : il se concilia si bien la faveur de Marcius, que celui-ci l’éleva au rang de patricien et de sénateur, le nomma souvent chef de son armée et lui confia la tutelle de ses enfants et de son royaume. Les citoyens ne lui témoignaient pas moins d’affection que le Roi : c’est ainsi qu’il parvint au premier rang avec l’assentiment de tous.

Voici par quels moyens : ne négligeant rien de ce qui devait assurer sa puissance, il ne montrait aucun orgueil ; bien au contraire, modeste dans la po-