Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/25

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probablement extrait, et qui se trouve dans l'histoire de Sévère[1] : il fallait que les songes et les prodiges fussent alors bien puissants sur les esprits, pour qu'un empereur adressât lui-même, au sujet d'un pareil ouvrage, une lettre de remerciements à l'auteur[2].

Dès ce moment, la vocation de Dion pour les travaux historiques fut décidée : il raconte lui-même comment son génie tutélaire la lui révéla. Il publia bientôt l'histoire de Commode, qui eut un grand succès : alors son génie devint plus pressant encore, et Dion résolut de composer son grand ouvrage[3]. Cependant Septime crut ne pouvoir mieux satisfaire son aversion pour le sénat, qu'en se déclarant le défenseur de la mémoire de Commode : il lui décerna les honneurs divins[4], et se proclama son frère[5]. L'historien, qui avait mis dans tout leur jour les excès de l'indigne fils de Marc-Aurèle, n'eut plus rien à espérer. Condamné à la retraite, il la

  1. Liv. LXXIV, 3.
  2. Liv. LXXII., 23 : Βιβλιον τι περι τῶν ονειρατων και τῶν σήμείων, δίὡν ὁ Σεβήρος τήν αυτοκρατορα αρχήν ήλπισε, γραψας εδήμοσιευσα, και αυτωι και εκεινος πεμφτἑντι παῥ εμοι εντυχων, πολλα μοι και καλα αντεπεστειλε.
  3. Liv LXXII, 23.
  4. Aelius Lampride, Vie de Commode, Hist. Aug. p. 76, éd. de Casaub., Paris, 1803 : Hunc tamen Severus imperatur amantissimus nominis sui, odio (ut videtur) senatus, inter deos retulit, flamine addito quem ipse vivus sibi paraverat .... Ut natalis ejus celebraretur instituit. Cf. Spartien, Vie de Sévère, I. 1., p. 100.
  5. Dion, LXXV, 7. Spartien, I. 1. : Quod Severus ipse in Marci famili-