Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/27

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écoulée sous le règne de Marc-Aurèle, au milieu des doux souvenirs de celui d'Antonin. C'était la fin de l'âge d'or de l'Empire : avec Commode commença l'âge de fer. Mêlé à tous les événements de son temps, Dion entreprit d'en raconter l'histoire. Comment a-t-il compris et rempli sa tâche ? Ici, nous ne pouvons le juger que par l'abrégé de Xiphilin ; mais si cet abrégé montre eu lui les qualités de l'historien, ne serons-nous pas en droit de conclure qu'il les posséda en effet , et qu'elles apparaîtraient dans un jour bien plus favorable, si, au lieu d'un résumé, nous avions l'ouvrage même ?

Exactitude dans les faits, impartialité dans l'appréciation des hommes et des choses, tels sont les caractères de son histoire de Commode, de Pertinax, de Didius Julianus, de Septime Sévère, de Caracalla et d'Élagabale. Je ne parle pas du règne d'Alexandre, Dion n'en avait tracé qu'une esquisse : il nous l'apprend lui-même.

Lisez le récit des mêmes règnes dans Hérodien et dans l'Histoire Auguste; comparez-le avec celui de Dion : à part quelques exceptions, vous reconnaîtrez que la critique est le plus souvent amenée à lui donner raison[1]. Quant à sa vé-

  1. Voyer les savantes recherches de l'exact Tillemont, dans ses notes sur Commode et Pertinax, Hist. des empereurs, t. II, p.564-569 ; sur Sévère, Caracola, Macrin, Elagabale, I. III, p. 447-475.