Page:Discorso filosofico-politico sopra la carcere de' debitori.djvu/24

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comme un gage de sa dette le cadavre de son débiteur ; & empêcher qu’il ne fût enseveli.

Ce systême, qui ne peut que paroître barbare à tout homme qui a quelque sentiment d’humanité a, passé dans nos loix ; & on a trouvé des hommes qui en ont fait l’apologie, parce qu’on respecte trop les préjugés établis.

C’est un grand mal politique de croire qu’une telle loi, faite dans telles & telles circonstances & dans tel & tel pays, peut être admise en d’autres tems & en d’autres lieux, & qu’adoptée une fois, elle doit être invariable & éternelle. Les loix doivent changer, puisque les tems & les mœurs changent. Cette importante vérité n’a pas échappé au célebre Locke, qui, en proposant un code pour la Caroline, voulut en même tems qu’il n’eût de force