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Page:Discorso filosofico-politico sopra la carcere de' debitori.djvu/56

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Si l’emprisonnement du débiteur étoit un moyen de payer la dette du créancier, il seroit de l’intérêt public d’adopter cette sévérité ; mais puisque la prison ne sert à rien autre chose qu’à ajouter une calamité à une autre calamité, une peine de corps à une peine d’esprit, je dirai toujours que la jurisprudence qui autorise cette dureté est contre le bien public & contre les devoirs de l’homme envers ses semblables. Quelques exemples de créanciers payés en conséquence de l’emprisonnement du débiteur ne sont rien à la question ; j’y vois seulement une famille réduite à la mendicité par la dureté d’un créancier : une femme dont le mari est emprisonné se dépouille de sa dot, vend tout ce qu’elle possede & jusqu’à son lit pour le délivrer, & demeure ensuite périssant de misere avec le