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la gloire, et la justice, et l’humanité, et le peuple et la patrie. Voilà tout le secret du cœur humain ; voilà toute la différence qui existe entre le crime et la probité, entre les tyrans et les bienfaiteurs de leur pays.

Que dois-je donc répondre au reproche d’avoir avili et calomnié le peuple ? Non, on n’avilit point ce qu’on aime, on ne se calomnie pas soi-même.

J’ai avili le peuple ! Il est vrai que je ne sais point le flatter pour le perdre ; que j’ignore l’art de le conduire au précipice par des routes semées de fleurs : mais en revanche c’est moi qui sus déplaire à tous ceux qui ne sont pas peuple, en défendant, presque seul, les droits des citoyens les plus pauvres et les plus malheureux contre la majorité des législateurs ; c’est moi qui opposai constamment la déclaration des droits à toutes ces distinctions calculées sur la quotité des impositions, qui laissoient une distance entre des citoyens et des citoyens ; c’est moi qui défendis non-seulement les droits du peuple, mais son caractère et ses vertus ; qui soutins contre l’orgueil et les préjugés que les vices ennemis de l’humanité et de l’ordre social alloient toujours en décroissant, avec les besoins factices de l’égoïsme, depuis