Rassembler une grande force sous ses drapeaux, cantonner et camper les soldats, pour les ramener plus facilement à l’idolatrie pour le chef suprême de l’armée, et à l’obéissance passive, en les séparant du peuple, et en les occupant uniquement d’idées militaires ; donner une grande importance et une grande autorité aux généraux jugés les plus propres à exciter l’enthousiasme des citoyens armés et à servir la cour ; augmenter l’ascendant du pouvoir exécutif, qui se déploie particulièrement lorsqu’il paroît chargé de veiller à la défense de l’état ; détourner le peuple du soin de ses affaires domestiques, pour l’occuper de sa sureté extérieure ; faire triompher la cause du royalisme, du modérantisme, du machiavélisme, dont les chefs sont des patriciens militaires ; préparer ainsi au ministère et à sa faction les moyens d’étendre de jour en jour ses usurpations sur l’autorité nationale et sur la liberté, voilà l’intérêt suprême de la cour et du ministère. Or, cet intérêt étoit satisfait ; leur but étoit rempli dès le moment où l’on adoptoit leurs propositions de guerre.
C’est dans cette situation que l’on vient nous présenter je ne sais quelle proclamation affichée par-tout, où l’on défend toute