Aller au contenu

Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(57)

Avant de les indiquer, je veux m’armer de l’autorité de l’assemblée nationale, qui avoit elle-même reconnu d’abord la nécessité de prendre des mesures d’une nature différente de celles qu’on a proposées depuis, parce que cette circonstance est propre à répandre une nouvelle lumière sur la question, et à mettre dans un jour plus grand la politique du parti contraire à la cause du peuple.

Celles qu’on avoit adoptées tendoient, non à faire la guerre, que les intrigues de la cour nous préparoient depuis long-temps, mais à la prévenir ; je parle du premier décret sur les émigrés, dont la sagesse et l’utilité ont été attestées par le veto. Le plan de la cour exigeoit le veto, parce que la cour vouloit la guerre : la même raison imposoit à l’assemblée nationale la nécessité d’une résolution contraire, aussi sage et plus vigoureuse que le premier décret. Je dirai tout-à-l’heure quelle étoit cette résolution. L’assemblée nationale ne l’a point prise ; elle s’est laissée engager dans les défilés où le pouvoir exécutif vouloit l’amener ; un de ces hommes qui cachoient, sous le voile du patriotisme, les intentions les plus favorables pour la cause du pouvoir exécutif, l’a entraînée, par tous ces moyens plausibles et artificieux,