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Page:Discours sur l'anatomie du cerveau.djvu/44

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Il n’y a que deux voyes, pour parvenir à la connoiſſance d’une machine ; l’une, que le maiſtre qui l’a compoſée nous en découvre l’artifice ; l’autre de démonter juſqu’aux moindres reſſorts, & les examiner tous ſéparément, & enſemble.

Ce ſont-là les vrays moyens de connoiſtre l’artifice d’une machine ; & neantmoins la pluſpart ont crû, qu’ils l’avoient mieux deviné, qu’il n’eſtoit aiſé de le voir en l’examinant de prés par les ſens. Ils ſe ſont contentez d’obſerver ſes mouvemens, & ſur ces ſeules obſervations, ont bâti des ſyſtémes, qu’ils ont donnez pour des veritez ; quand ils ont crû qu’ils pouvoient expliquer par là, tous les effets qui eſtoient venus à leur connoiſſance. Ils n’ont pas conſideré, qu’une meſme choſe peut eſtre expliquée de differente maniere, & qu’il n’y a que les ſens qui nous puiſſent aſſurer, que l’idée que nous nous en ſommes formée, eſt conforme à la nature. Or le cerveau eſtant une machine, il ne faut pas que nous eſperions d’en trouver l’artifice,