ces monumens, et surtout depuis que M. Champollion est parvenu à déchiffrer celles qui sont exprimées en hiéroglyphes.
Il est certain maintenant, et les inscriptions grecques s’accordent pour le prouver avec les inscriptions hiéroglyphiques, il est certain, disons-nous, que les temples dans lesquels on a sculpté des zodiaques ont été construits sous la domination des Romains. Le portique du temple de Dendera, d’après l’inscription grecque de son frontispice, est consacré au salut de Tibère[1]. Sur le planisphère du même temple on lit le titre d’Autocrator en caractères hiéroglyphiques[2] ; et il est probable qu’il se rapporte à Néron. Le petit temple d’Esné, celui dont on plaçait l’origine au plus tard entre deux mille sept cents ou trois mille ans avant Jésus-Christ, a une colonne sculptée et peinte la dixième année d’Antonin, cent quarante-sept ans après Jésus-Christ, et elle est peinte et sculptée dans le même style que le zodiaque qui est auprès[3].
Il y a plus ; on a la preuve que cette division du zodiaque dans tel ou tel signe n’a aucun rapport à la précession des équinoxes, ni au déplacement du solstice. Un cercueil de momie, rapporté nouvellement de Thèbes par M. Caillaud, et contenant, d’après l’inscription grecque très-lisible, le corps d’un jeune homme mort la dix-neuvième année de Trajan, cent seize ans après Jésus-Christ[4], offre un zodiaque divisé au même point que ceux de Dendera[5]; et toutes les apparences sont que cette division marque quelque thème astrologique relatif à cet individu, conclusion qui doit probablement s’appliquer aussi à la division des zodiaques des temples ; elle marque
- ↑ Letronne. Recherches pour servir à l’histoire de l’Égypte pendant la domination des Grecs et des Romains, page 180.
- ↑ Idem, page 38.
- ↑ Idem 456 et 457.
- ↑ Letronne. Observations critiques et archéologiques sur l’objet des représentations zodiacales qui nous restent de l’antiquité, à l’occasion d’un zodiaque égyptien peint dans une caisse de momie qui porte une inscription grecque du temps de Trajan. Paris, 1824, in-8o., page 30.
- ↑ Idem, pages 48 et 49.