Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/153

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Les observations récentes de plusieurs géologistes qui ont donné suite à nos vues, tels que MM. Buckland, Webster, Constant-Prevost, et celles de M. Brongniart lui-même, ont prouvé que ces terrains, postérieurs à la craie, se sont reproduits dans bien d’autres bassins que celui de Paris, quoiqu’avec quelques variations ; en sorte qu’il a été possible d'y constater un ordre de succession dont plusieurs étages s'étendent presque à toutes les contrées que l'on a observées.

Résumé des observations sur la succession des terrains.Les couches les plus superficielles, ces bancs de limon et de sables argileux mêlés de cailloux roulés provenus de pays éloignés, et remplis d’ossemens d’animaux terrestres, en grande partie inconnus ou au moins étrangers, semblent surtout avoir recouvert toutes les plaines, rempli le fond de toutes les cavernes, obstrué toutes les fentes de rochers qui se sont trouvés à leur portée. Décrites avec un soin particulier par M. Buckland, sous le nom de diluvium, et bien différentes de ces autres couches également meubles, sans cesse déposées par les torrens et par les fleuves, qui ne contiennent que des ossemens d'animaux du pays, et que M. Buckland désigne par le nom d'alluvium, elles forment aujourd’hui, aux yeux de tous les géologistes, la preuve la plus sensible de l'inondation immense qui a été la dernière des catastrophes du globe[1].

Entre ce diluvium et la craie sont les terrains alternativement remplis des produits de l’eau douce et de l’eau salée, qui marquent les irruptions et les retraites de la mer, auxquelles, depuis la déposition de la craie, cette partie du globe a été sujette ; d’abord des marnes et des pierres meulières ou silex caverneux remplis de coquilles d’eau douce semblables à celles de nos marais et de nos étangs ; sous elles des marnes, des grès, des calcaires, dont toutes les coquilles sont marines, des huîtres, etc.

  1. Voyez le grand ouvrage de M. le professeur Buckland, intitulé Reliquiæ diluvianæ. Londres 1823, in-4o., pages 185 et suivantes ; et l'article EAU par M. Brongniart, dans le quatorzième volume du Dictionnaire des sciences naturelles.