Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sultat de mes propres recherches, ou, en d’autres termes, le résumé de mon grand ouvrage ; je vais énumérer les animaux que j’ai découverts dans l’ordre inverse de celui que je viens de suivre pour l’énumération des terrains. En m’enfonçant dans la suite des couches je remontais dans la suite des temps ; je vais maintenant prendre les terrains les plus anciens, faire connaître les animaux qu’ils recèlent ; et, passant d’époque en époque, indiquer ceux qui s’y montrent successivement à mesure qu’on se rapproche du temps présent.

Enumération des animaux fossiles reconnus par l’auteur.Nous avons vu que des zoophytes, des mollusques et certains crustacés commencent à paraître dès les terrains de transition ; peut- être y a-t-il même dès lors des os et des squelettes de poissons; mais il s’en faut encore de beaucoup que l’on ne découvre sitôt des restes d’animaux qui vivent sur la terre sèche et respirent l’air en nature.

Les grandes couches de houilles et les troncs de palmiers et de fougères dont elles conservent les empreintes, bien que supposant déjà des terres sèches et une végétation aérienne, ne montrent point encore des os de quadrupèdes, pas même de quadrupèdes ovipares.

Ce n’est qu’un peu au-dessus, dans le schiste cuivreux bitumineux, qu’on en voit la première trace ; et, ce qui est bien remarquable, les premiers quadrupèdes sont des reptiles de la famille des lézards, très-semblables aux grands monitors qui vivent aujourd’hui dans la zone torride. Il s’en est trouvé plusieurs individus dans les mines de Thuringe[1] parmi d’innombrables poissons d’un genre aujourd’hui inconnu, mais qui, d’après ses rapports avec les genres de nos jours, parait avoir vécu dans l’eau douce. Chacun sait que les monitors sont aussi des animaux d’eau douce.

Un peu plus haut est le calcaire dit des Alpes, et sur lui ce calcaire coquillier riche en entroques et en encrinites, qui fait la base d’une grande partie de l’Allemagne et de la Lorraine.

  1. Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, Tome V, deuxième partie, page 300.