Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/188

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fait alors des établissemens sur les pays qu’habitaient ces animaux.

Où était donc alors le genre humain ? ce dernier et ce plus parfait ouvrage du Créateur existait-il quelque part ? Les animaux qui l’accompagnent maintenant sur le globe, et dont il n’y a point de traces parmi ces fossiles, l’entouraient-ils ? Les pays où il vivait avec eux ont-ils été engloutis lorsque ceux qu’il habite maintenant, et où une grande inondation avait pu détruire cette population antérieure ont été remis à sec ? C’est ce que l’étude des fossiles ne nous dit pas, et dans ce discours nous ne devons pas remonter à d’autres sources.

Ce qui est certain, c’est que nous sommes maintenant au moins au milieu d’une quatrième succession d’animaux terrestres, et qu’après l’âge des reptiles, après celui des palæotheriums, après celui des mammouths, des mastodontes et des megatheriums, est venu l’âge où l’espèce humaine, aidée de quelques animaux domestiques, domine et féconde paisiblement la terre, et que ce n’est que dans les terrains formés depuis cette époque, dans les alluvions, dans les tourbières, dans les concrétions récentes que l’on trouve à l’état fossile des os qui appartiennent tous à des animaux connus et aujourd’hui vivans.

Tels sont les squelettes humains de la Guadeloupe, incrustés dans un travertin avec des coquilles terrestres de schiste et des fragmens de coquilles et de madrépores de la mer environnante ; les os de bœuf, de cerf, de chevreuil, de castor, communs dans les tourbières, et tous les os d’hommes et d’animaux domestiques enfouis dans les dépôts des rivières, dans les cimetières et sur les anciens champs de bataille.

Aucun de ces restes n’appartient ni au grand dépôt de la dernière catastrophe, ni à ceux des âges précédens.

    femme, trouvé avec des épingles d’os dans la caverne de Pavyland, et dans mes Recherches, tome IV, page 193, ce qui regarde un fragment de mâchoire trouvé avec les brèches osseuses de Nice.
    M. de Schlotheim a recueilli des os humains dans des fentes de Kœstritz, où il y a aussi des os de rhinocéros ; mais lui-même annonce ses doutes sur l’époque oh ils y ont été déposés.