naîtront ce que l’on pourra appeler des dunes durcies, comme on
en voit sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. On peut en prendre
une idée nette dans la description qu’en a laissée feu Péron[1].
Falaises.Quand, au contraire, la côte est élevée, la mer, qui n’y peut rien
rejeter, y exerce une action destructive : ses vagues en rongent le
pied et en escarpent toute la hauteur en falaise, parce que les parties
plus hautes se trouvant sans appui tombent sans cesse dans
l’eau : elles y sont agitées dans les flots jusqu’à ce que les parcelles
les plus molles et les plus déliées disparaissent. Les portions plus
dures, à force d’être roulées en sens contraire par les vagues forment
ces galets arrondis, ou cette grève qui finit par s’accumuler assez
pour servir de rempart au pied de la falaise.
Telle est l’action des eaux sur la terre ferme ; et l’on voit qu’elle
ne consiste presque qu’en nivellemens, et en nivellemens qui ne sont
pas indéfinis. Les débris des grandes crêtes charriés dans les vallons ;
leurs particules, celles des collines et des plaines, portées jusqu’à la
mer ; des alluvions étendant les côtes aux dépens des hauteurs, sont
des effets bornés auxquels la végétation met en général un terme,
qui supposent d’ailleurs la préexistence des montagnes, celle des
vallées, celle des plaines, en un mot, toutes les inégalités du globe,
et qui ne peuvent par conséquent avoir donné naissance à ces inégalités.
Les dunes sont un phénomène plus limité encore, et pour la
hauteur et pour l’étendue horizontale ; elles n’ont point de rapport
avec ces énormes masses dont la géologie cherche l’origine.
Quant à l’action que les eaux exercent dans leur propre sein,
quoiqu’on ne puisse la connaître aussi bien, il est possible cependant
d’en déterminer jusqu’à un certain point les limites.
Dépôts sous les eaux.Les lacs, les étangs, les marais, les ports de mer où il tombe des ruisseaux, surtout quand ceux-ci descendent des coteaux voisins et escarpés, déposent sur leur fond des amas de limon qui finiraient
- ↑ Dans son voyage aux Terres Australes, t. I, p. 161.