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VI

Certes, je plains l’aveugle, et sa prunelle opaque
me navre ; et la peinture atroce de sa plaque,
dont le rouge me fait songer à l’abattoir,
m’a cloué bien souvent, morne, sur le trottoir.
Mais l’aspect de son chien a de douloureux charmes
pour mon cœur, et je suis remué jusqu’aux larmes
quand je lui vois aux dents, l’été comme l’hiver,
l’anse d’un petit seau de fer-blanc peint en vert….
Il implore les gens de ses bons yeux honnêtes :
O bête ! sois bénie entre toutes les bêtes !…

Maurice Rollinat.