Page:Djemâl ad-Dîn al-Afghâni - Lettre sur l’islamisme et la science d’Ernest Renan, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1883.djvu/14

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et comme le foyer ardent de toutes les connaissances humaines. Engagés depuis plusieurs siècles dans la voie de la civilisation, les Grecs et les Romains parcoururent d’un pas sûr le vaste champ de la science et de la philosophie. Il arriva cependant un temps où leurs recherches furent abandonnées et leurs études interrompues.

Les monumens qu’ils avaient élevés à la science s’écroulèrent et leurs livres les plus précieux furent relégués dans l’oubli. Les Arabes tout ignorans et barbares qu’ils fussent à leur origine reprirent ce qui avait été abandonné par des nations civilisées, ranimèrent les sciences éteintes, les développèrent et leur donnèrent un éclat qu’elles n’avaient jamais eu. N’est-ce pas là l’indice et la preuve de leur amour naturel pour les sciences ? Il est vrai que les Arabes ont pris aux Grecs leur philosophie comme ils ont dépouillé les Persans de ce qui faisait leur renom dans l’antiquité. Mais, ces sciences