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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/206

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LE POÈME SANS NOM.


CLXV


Naguère encore, il n’était bruit, dans notre ville,
Que d’un certain roman plein de lascivité.
Il avait tant ému la curiosité
Qu’on en avait tiré des dizaines de mille.

Tu lus l’un des premiers de la première pile ;
Et je t’en vis, bientôt, l’esprit tout exalté,
Car on y dépeignait l’impassible beauté
De la femme à désespérer la plus habile.

Sur cette femme-là tu voulus mon avis.
« Heu ! je n’en pense rien, » fis-je. Alors, tu te mis
À crier : « Tu peux bien cacher ce qu’il t’en semble !

Mais trois hommes du monde, et qui de moi sont fous,
— Sans espoir, cela va de soi, — m’ont dit ensemble :
Cette femme, c’est effarant comme c’est vous ! »