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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/263

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LE POÈME SANS NOM.


CCVIII


Que devient Marianne, hélas ! me demandais-je.
Or, voici que par cet ami de ses parents
Qui me recommanda leur village, j’apprends
Qu’on y verra, demain, son nuptial cortège !

Allons, cet oiselet qui donna dans mon piège
En sera donc sorti, sans dommages trop grands…
Elle ne manquait pas, d’ailleurs, de soupirants…
Marianne d’amour, que le sort te protège !…

Mais, j’y songe, deux mois, deux à peine, ont coulé,
Depuis le jour où je t’arrachai, fleur de blé !…
Au mariage, ainsi, qui donc le précipite ?…

Qu’est-ce que ce penser, qui grandit, m’étouffant ?…
Mon Dieu ! mon Dieu ! je ne serai, pauvre petite,
Pas même le parrain de ton premier enfant !