Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
LE POÈME SANS NOM.


LXVI


« Je compare ! » Ce mot fait encor tintamarre
En ma tête, aujourd’hui. Toujours je l’entendrai.
Tu t’en voulus, l’ayant à peine proféré.
De n’avoir pas été d’un tel mot plus avare.

Oui, depuis tout ce temps, encor je m’en effare.
Certe, envers toi j’avais, tout bien considéré,
Grossièrement agi, souvent contre mon gré ;
Et sur toi là-dessus largement j’avais barre.

Mais à quel point tu sus me distancer, soudain,
Par ce mot tout gonflé d’un si rude dédain !
Pouvais tu m’affliger d’une pire satire ?

Rappelle-toi combien mon visage en pâlit !
Et, de fait, par ce mot ne voulais-tu pas dire :
« Quelqu’un s’est comporté mieux que toi dans ce lit. »