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Commune, les balayeurs étaient ses créanciers pour une somme de 16,000 fr. qu’ils n’en pouvaient obtenir !

On finit par conclure au rétablissement de l’octroi, comme « la plus simple, la moins onéreuse au contribuable, la plus productive de tomes les contributions indirectes, la plus compatible avec la liberté… »

Le député Aubert, auquel j’emprunte ces paroles, représentait la contribution directe comme pleine de rigueur dans le mode de perception, tandis qu’en matière d’octroi, disait-il, « le contribuable ne voit jamais la main du percepteur, ni l’œil menaçant de son recors ; … il ne paye qu’en consommant et a ne consomme qu’à mesure qu’il reçoit ses revenus ou ses salaires. » – « Le citoyen qui vit de ses salaires, ajoutait-il, est d’ailleurs toujours payé par ft un tiers ; c’est donc celui qui le paye qui supporte, en définitive, le droit d’octroi. »

En septembre 1798 (27 vendémiaire an VII), l’octroi fut rétabli, et, en même temps, l’ordre et la prospérité reparurent dans les finances municipales. L’enceinte de Paris, réparée et complétée, assura facilement la perception.

La ville s’était dépeuplée pendant la tourmente révolutionnaire. Non-seulement les champs» les marais en culture, les terrains vagues qu’avait renfermés l’enceinte, ne s’étaient point couverts de constructions, mais beaucoup d’habitations anciennes n’étaient plus qu’incomplètement occupées. En 1789, on comptait à Paris au moins 600,000 habitants ; le recensement de 1800 n’en accusait plus que 547,000.

Cependant, le puissant génie qui prenait alors en main les destinées de la France, faisait déjà ressentir à la capitale les effets de son gouvernement. Bientôt, organisation, administration, ordre financier, cultes, instruction publique, hospices, voirie, tout fut renouvelé, s’améliora, et reçut un nouveau ressort et une impulsion merveilleuse. D’immenses et magnifiques travaux furent entrepris ; la ville changea de face et marcha encore une fois dans une période de développement.

Ainsi, jusqu’à nos jours, les agrandissements successifs de Paris se rattachent aux noms des cinq plus glorieux souverains qu’ait eus la France, une fois constituée Philippe-Auguste Saint Louis, Henri IV, Louis XIV et Napoléon Ier. Hormis Philippe-Auguste, aucun n’est, à proprement parler, l’auteur d’une enceinte de la ville ; mais tous y ont attiré la population par l’excellence de leur gouvernement, par la sagesse de leur administration, par la splendeur de leurs travaux, et surtout par la sécurité dont on a joui sous leurs règnes.