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matif des sommes qui, par suite de la mesure, viendront s’ajouter, soit aux dépenses, soit eux recettes de la Ville, tous permettra d’en juger.

Il n’est guère possible maintenant de dresser en détail un budget de Paris étendu jusqu’aux fortifications. Il faut attendre que les agents de la Ville aient qualité pour recueillir, dans la zone suburbaine, des renseignements précis sur les nécessites de chaque service municipal ; d’ailleurs, pendant les première temps qui suivront l’annexion des nouveaux territoires, le budget recevra, d’une année à l’autre, des modifications considérables, par les rectifications en plus ou en moins, mais très-probablement en plus, que les faits apporteront inévitablement aux évaluations premières des dépenses. Mais on peut, dès à présent, fonder un ensemble de prévisions sur des bases raisonnables, et arriver ainsi à un résultat général approximatif.

Le premier point à constater, c’est que tous les services publics laissent beaucoup à désirer dans la banlieue, et que les dépenses qu’ils exigent aujourd’hui n’ont rien de comparable à celles qu’ils exigeront dès leur entrée dans le régime parisien.

Le plus important de tous les besoins moraux des populations, le culte, n’obtient aujourd’hui, dans l’ensemble des communes ou portions de communes comprises dans la zone suburbaine, qu’une dotation totale ordinaire de 21,400 fr.[1]. Lorsqu’il s’agit de fonder une église nouvelle, ou d’entreprendre quelque travail extraordinaire du même genre, les communes s’imposent des sacrifices exceptionnels ou des emprunts, et réclament, en même temps, le concours du Département et de l’État, Le budget de Paris pour 1819 consacre au culte des crédits s’élevant ensemble à 2,228,000 fr. Les dépenses annuelles, y compris l’entretien des édifices religieux existants, figurent dans ce chiffre pour 228,000 fr. ; les dépenses d’amélioration des mêmes édifices, pour 1 million, et l’achat et la construction d’édifices nouveaux, pour pareille somme. Des 19 églises de la banlieue renfermées dans l’enceinte des fortifications, la moitié ne sont que des chapelles provisoires. Presque toutes sont insuffisantes. J’ai fait relever la capacité de chacune d’elles : 18,900 personnes seulement y peuvent trouver place à la fois c’est moins du dix-huitième de la population à l’usage de laquelle elles sont destinées. Les 46 églises de Paris peuvent contenir ensemble 144,500 fidèles, soit un huitième de la population. Quoique, dans celles-ci, le service divin soit célébré un assez grand nombre de fois le dimanche, et que

  1. Ce chiffre résulte du dépouillement des budgets communaux de 1839.