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évaluée à 3,300,000 fr, ; 3o le remaniement général du chemin de ronde intérieur et du boulevard extérieur bordant actuellement le mur d’octroi, que je mentionne seulement pour mémoire, parce que les frais de l’opération pourront être compensés par le produit des matériaux du mur, qui seront vendus à charge de démolition, et par le prix d’aliénation des rares parties du chemin de ronde qui ne seront pas nécessaires à l’élargissement du boulevard.

Les fonds dont la Ville dispose annuellement pour ses dépenses extraordinaires, après avoir convenablement doté ses services ordinaires et fait face à tous ses engagements, devront subvenir à ces diverses nécessités.

Sans doute, l’augmentation du nombre des habitants de la zone suburbaine, déjà réalisée depuis le recensement de 1856, et celle qu’on est fondé à prévoir pour l’avenir, soit dans cette zone, soit dans l’ancienne enceinte de Paris, apporteront un appoint croissant aux recettes de la Ville ; mais ce progrès entraînera certaines augmentations des dépenses ordinaires, et un temps plus ou moins considérable devra toujours s’écouler avant que la population totale de la nouvelle ville soit dans un rapport tel avec sa surface, que les dépenses extraordinaires recouvrent une dotation équivalente à celle qu’elles obtiennent maintenant.

La mesure projetée serait donc de nature à causer dans la situation financière de la Ville un trouble assez profond, quoique passager peut-être, si toutes les conséquences en étaient abordées sans discernement. À coup sûr, l’Administration municipale surmontera cette difficulté, non sans beaucoup d’efforts et de dévouement, mais avec l’aide, qui lui est assuré, de vos lumières et de votre bienveillant concours, avec l’appui que l’autorité supérieure lui prêtera certainement, et à la condition plus impérieuse que jamais d’une direction ferme, persévérante, et d’une unité d’action incontestée.

Quelques personnes, il est vrai, suggèrent au Gouvernement un moyen radical de réaliser, sans embarras, l’annexion de la zone suburbaine : elles proposent la suppression de l’octroi. On rencontre, dans les dires de l’enquête et ailleurs, l’indication de procédés, renouvelés de 1791, pour préserver à la fois, de toutes taxes indirectes, la masse des habitants peu aisés de la banlieue suburbaine et de Paris, les industriels, les rentiers, les propriétaires, sans déranger l’équilibre du budget de la ville future. Il s’agit tout simplement de substituer à ces taxes, soit l’augmentation de l’impôt personnel et mobilier, soit Une surélévation des quatre contributions directes, soit quelque nouvelle imposition directement perçue.

Qu’au temps de l’Assemblée-Constituante, alors que les financiers révolution-