Page:Documents relatifs à l’extension des limites de Paris.djvu/33

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l’assistance puisse se renouveler souvent, on est en droit de dire qu’il faut élever quelques édifices de plus, afin que, surtout les grands jours de fête, toutes les personnes pieuses puissent trouver place dans l’église, à l’heure qui leur convient le mieux. C’est pour cette cause que l’on a récemment augmenté le nombre des paroisses. Mais, que dire alors de l’insuffisance des églises suburbaines, qui n’ont point un nombre de prêtres aussi considérable que celles de Paris, et qui, relativement, ne peuvent contenir que deux fois et demie moins d’assistants ?

Pour toute personne qui met au nombre des principaux devoirs de l’Administration publique la satisfaction des sentiments religieux des populations, un tel état de choses est intolérable.

L’instruction publique pourrait être l’objet d’une comparaison moins saisissante, mais, au fond, analogue.

Les communes à réunir sont bien loin d’avoir pourvu à l’assistance publique, dans la même proportion que Paris, et pourtant, si leur population totale n’atteint encore que le tiers de la population parisienne, elle contient peut-être autant d’indigents ou de nécessiteux. Or, indépendamment des ressources propres aux bureaux de bienfaisance de Paris, 2 millions sont affectés aux services divers de ces établissements charitables, qui secourent 69,424 indigents ; la subvention parallèle des communes suburbaines n’atteint pas 100,000 fr. pour 35,000 indigents au moins. L’Administration de l’assistance publique de Paris reçoit du trésor municipal, sous forme de subventions diverses, 8,220,000 fr. Si l’on en retranche les 2 millions répartis entre les 12 bureaux de bienfaisance, il reste plus de 6 millions ; 75,000 fr. seulement, c’est-à-dire une somme dérisoire, composent tout le contingent des communes dans les frais des hôpitaux où leurs malades sont traités. Quant à leurs infirmes et à leurs vieillards indigents, elles n’ont pour les recevoir qu’un très-petit nombre d’asiles contenant à peine 100 lits au total.

Sans prolonger ce parallèle, il suffit de rappeler les observations si frappantes consignées dans le rapport de M. le Ministre de l’Intérieur au sujet de la police, qui compte, pour protéger la sûreté publique dans Paris, un agent par hectare superficiel et pour 360 habitants, et dans les communes de la banlieue suburbaine, un agent par 56 hectares et pour 5,165 habitants.

Enfin, dans les mêmes communes, abstraction faite des routes impériales et départementales et des chemins de grande communication, l’état de la voie publique laisse beaucoup à désirer. Plus du tiers de la surface des rues n’est ni pavé ni empierré ; tandis que le parcours total de la voie publique est de 257,590 mètres,