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Une observation de la mairie du 12e arrondissement tendrait, il est vrai, à faire retrancher une bande de terrain du 11e pour la joindre au sien. Mais cette modification aurait pour résultat de donner au 12e arrondissement une population encore plus forte que celle qui est attribuée au 11e, alors que l’un renferme des terrains à bâtir bien plus considérables que l’antre. Le remède serait donc pire que le mal.

Des modifications demandées par les mairies des 3e et 10e arrondissements» en vue de conserver quelques parties de leurs territoires actuels, auraient, l’une, le défaut de troubler l’économie du 1er arrondissement, l’autre, de donner trop de surface au 10e et de ne pas en laisser assez au 11e. Une observation de la mairie du 8e arrondissement, tendant à prendre la rue du Faubourg-Saint-Antoine, dans toute sa longueur, pour limite des 8e et 9e, me parait pouvoir être adoptée sans beaucoup d’inconvénients. Mais j’avoue que je ne vois pas non plus de raison bien décisive pour y donner suite.

Dans plusieurs arrondissements, on craint que la nouvelle répartition de la population actuelle n’ait pour effet de porter atteinte aux ressources des bureaux de bienfaisance, en retranchant aux uns la clientèle de certains quartiers riches, et en donnant aux autres la charge de plus de quartiers pauvres qu’ils n’en ont aujourd’hui Il ne faut pas s’exagérer l’importance de l’intérêt qu’on signale. Les percements de voies nouvelles, qui s’opèrent dans Paris, auront pour effet d’effacer peu à peu les différences tranchées qui existent maintenant entre ses diverses parties. Déjà, des quartiers qui semblaient voués à la misère, se couvrent de constructions somptueuses, qui ne peuvent manquer d’y attirer une autre population.

D’ailleurs, qu’on se rappelle que le budget municipal fournit annuellement, pour le service des secours à domicile, plus de 2 millions, dont un quart au moins est réparti en vue de pourvoir, d’une manière générale, à l’insuffisance des revenus locaux, et l’on reconnaîtra aisément qu’il sera facile de rendre aux arrondissements modifiés ce dont une délimitation nouvelle peut momentanément les priver.

D’autres observations du même genre n’ont pu manquer d’être faites dans les communes suburbaines. J’en puis d’autant moins douter, que leurs habitants doivent attacher à la division du sol en arrondissements de mairies une importance qu’elle n’a pas en réalité. À la différence de ce qui se passe dans les autres communes de l’Empire, l’action municipale proprement dite ne réside pas ici dans les mairies. Elle est concentrée dans les mains des préfets. Les mairies d’arrondissements n’ont, dans le cercle de leur action, que l’état civil, la surveillance des écoles et des asiles, la direction des secours à domicile, et le soin de quelques