Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/181

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un doigt, je vous plonge dans le cou ce couteau dont vous sentez la pointe ! »

S’adressant alors à ses camarades, il leur cria de toutes ses forces :

« Éveillez-vous ! À moi ! À moi, Ben, Lambert, Ludwig, {{{2}}} ; allons, Poot ; debout ! »

Et en même temps, de tout son poids, de toutes ses forces, centuplées par le danger, il écrasait la tête noire du misérable sur le parquet, et avait soin de lui faire sentir la lame froide de son couteau.

Le bandit avait fait un effort pour se dégager, mais la lame implacable, pénétrant soudain dans ses chairs vives, l’avait réduit à l’immobilité. Peter se sentait la force d’un géant. Poot se retourna, mais il ne donna pas autrement signe de vie.

« Debout ! debout ! camarades ! continuait à crier Peter sans changer de position. Par le Christ ! êtes-vous donc morts ? »

Morts ! Non pas ! Lambert et Ben furent sur pieds en un instant.

« Holà ! Hé ! Qu’y a-t-il ?

— Je tiens un bandit, répondit Peter froidement, qui voulait nous voler, et au besoin nous assassiner. Allons, camarades, prenez la corde du fond sanglé de votre lit. Ne précipitez rien. C’est un homme mort s’il bouge. »

Une fois ses amis éveillés, Peter, armé de son couteau, se rendait compte que le danger n’était plus que pour le misérable dont la vie était à sa merci. L’homme hurlait et jurait, mais il n’osait pas bouger.

Ludwig était aussi debout. Il avait dans la poche de son pantalon un grand eustache, l’orgueil de son cœur. C’était le moment de s’en servir. En un clin d’œil, les cordes qui garnissaient le fond sanglé du lit avaient été arrachées.