Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/254

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— Ta, ta, ta, femme, pourquoi pleurez-vous ? dit Raff avec bonté, nous remplirons bientôt une sacoche lorsque je serai sur pieds. Heureusement que je vous ai tout dit avant de tomber.

— Dit tout quoi, mon homme ?

— Mais, que j’avais enterré l’argent. Figure-toi que dans mon rêve, tout à l’heure, il me semblait que je ne t’en avais jamais dit un mot. »

Dame Brinker s’élança.

Hans lui prit le bras.

« Chut ! mère, fit-il tout bas, il nous faut faire attention. »

Puis, pendant qu’elle restait à l’écart, les mains jointes, attendant avec une extrême anxiété, il s’approcha du lit, tremblant lui-même.

— C’était un rêve singulier, dit-il. Vous souvenez-vous quand vous avez enterré l’argent, père ?

— Oui, mon garçon, c’était avant le lever du soleil, le jour où j’ai été blessé. Jean Kamphuisen avait dit quelque chose la veille qui m’avait fait douter de sa probité. C’était le seul être vivant, après la mère, qui savait que nous avions mille florins. De sorte que je me relevai, cette nuit-là, et que j’enterrai l’argent. Fou que j’étais de me défier d’un vieil ami.

« Je parie, père », dit Hans d’un ton de plaisanterie, faisant signe en même temps à sa mère et à Gretel de rester tranquilles, « je parie que vous avez oublié l’endroit où vous l’avez enterré !

— Ha, ha, ha, pas moi vraiment… Mais bonsoir, fils je crois que je vais redormir.

— Bonsoir, père. – Où avez-vous dit que vous aviez enterré l’argent ? J’étais tout petit alors.

— Tout près du petit saule, derrière la cabane », fit Raff, à moitié endormi.

— Oui, oui, au nord de l’arbre, n’est-ce pas, père ?