Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/256

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pendant cette nuit bénie, afin que le cher homme puisse les voir en se réveillant.

— Oui, mais il nous faut les trouver d’abord, mère, dit Hans hors d’haleine en continuant à piocher.

— Il n’y a pas de doute à cela ; ils ne peuvent nous échapper maintenant, répondit-elle grelottant de froid et d’agitation, pendant qu’elle se penchait vers l’ouverture. Probablement que nous les trouverons enfermés dans le vieux pot de terre qui a disparu depuis longtemps. »

Hans tremblait aussi, quoique ce ne fût pas de froid. Il avait creusé à une profondeur de plus d’un pied, de tout un côté de l’arbre. D’un moment à l’autre ils pouvaient arriver sur le trésor.

Pendant ce temps les étoiles, se regardant, clignaient de l’œil comme pour dire : « Drôle de pays que cette Hollande ! Que de choses nous voyons, nous autres ! »

« Il est étrange que le cher père ait enterré son trésor si profondément, dit dame Brinker d’un ton un peu fâché. Il est vrai que la terre était assez molle alors. Et quelle prudence de se méfier de Jean Kamphuisen, parfaitement estimé jusque-là ! Qui se serait douté que ce beau garçon avec ses manières joviales irait jamais en prison. Mais le père y voyait alors plus clair que tout le monde. Voyons, Hans, laissez-moi travailler un peu ; c’est plus facile maintenant que le trou est profond. Prenons bien garde de ne pas nuire à l’arbre. Pensez-vous que ce que nous faisons puisse lui faire du mal ?

— Je ne saurais dire, » répondit-il gravement.

Hans évidemment était soucieux.

Heure après heure, la mère et le fils piochèrent. Le trou se fit plus large et plus profond. Des nuages se rassemblaient au-dessus de leurs têtes, leur jetant, en passant, des ombres fantastiques. Ce ne fut pas avant que lune et