Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/269

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Gérard Boekman était l’homme le plus affable et le plus agréable que j’aie jamais connu. »

Après avoir parlé ainsi, Mme Van Holp jeta sur les deux jeunes gens un regard où se lisait, sous les manières de la grande dame, une évidente bonté, se leva et quitta la chambre avec autant de dignité qu’elle en avait montré en y entrant.

Peter n’était encore convaincu qu’à moitié. Il murmura quelque chose sur le tort qu’avait eu le docteur de permettre au chagrin de transformer son miel en amertume. Puis, reconduisant Hans jusqu’à la porte, qui était située à gauche de l’entrée principale, il lui conseilla, avant de le laisser partir, de bien s’exercer à patiner, car, ajouta-t-il, maintenant que votre père est bien portant, vous serez en parfaites dispositions pour la course. Ce sera la plus jolie chose de ce genre qu’on aura jamais vue de ce côté-ci du pays. Tout le monde en parle. N’oubliez pas qu’il faut que vous concouriez.

— Je ne serai pas de la course, mynheer, dit Hans en baissant les yeux.

— Vous ne serez pas de la course ! Pourquoi donc pas ? »

Et les pensées de Peter se portèrent pleines de soupçons sur Karl Schummel.

« Parce que je ne le puis plus, mynheer », répondit Hans en se baissant pour serrer les cordons de ses gros souliers.

L’embarras du jeune homme avertit Peter qu’il n’y aurait aucune bonté à pousser plus loin l’investigation. Il dit au revoir à Hans, et resta tout pensif à le regarder pendant qu’il s’éloignait.

Au bout d’un instant, il le rappela :

« Hans Brinker !

Oui, mynheer.

— Je retire tout ce que j’ai dit sur le docteur Boekman.