Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/312

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Ces pavillons, et il y en a encore d’autres, ont tous été élevés depuis le lever du soleil. Celui-ci, formant le demi-cercle, et contenant la famille Van Korbes, est fort élégant et témoigne du goût des Hollandais dans l’art d’ériger des tentes. Je préfère cependant celui des Van Gleck, là-bas, au centre, rayé de blanc et de rouge, et orné de verdure.

Celui où se voient les drapeaux bleus contient les musiciens. Ces autres, ressemblant à des pagodes, et ornés de coquilles de mer et de banderoles de toutes les couleurs possibles, sont occupés par les juges de la course. Ces deux colonnes blanches, réunies par une draperie flottante, sont là pour marquer le point de départ. Ces hampes surmontées d’un drapeau, à un mille plus loin, sont placées de chaque côté de la ligne formant limite.

La musique se fait entendre. Combien les violons sont d’accord ! Ils ont oublié leurs souffrances, et tout est harmonie.

Où sont les jouteurs ? Les voici tous rassemblés près des colonnes blanches. C’est, ma foi ! un ravissant spectacle. Vingt jeunes garçons et autant de jeunes et jolies filles, tous et toutes vêtus de vêtements pittoresques, courant, s’entrelaçant, s’appelant, bavardant, parlant tous ensemble dans la plénitude de leur bonheur juvénile.

Quelques-uns, la figure inquiète, se tiennent à l’écart et fixent soigneusement les courroies de leurs patins. Ils semblent tous possédés par le démon du mouvement. Ils ne peuvent rester tranquilles. Leurs patins font partie d’eux-mêmes, et chaque coureur paraît ensorcelé.

La Hollande est faite exprès pour le patinage. En quel autre pays les garçons et les filles pourraient-ils accomplir sur la glace, sans qu’on y prenne garde, ces tours de force qui attireraient la foule à Paris, à Londres où à New-York ? Mais quel est donc ce jeune homme d’allure étrangère