Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/317

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Ils sont déjà à moitié chemin. On n’a jamais rien vu de pareil ! L’œil ne peut les suivre. La pensée ne va pas plus vite que ces quarante jambes que l’électricité semble emporter ! Où sont-ils maintenant ? Le bruit est tel que nous en sommes bien étourdis. Qu’ont-ils donc à rire, par là-bas ? Oh ! c’est de ce gros garçon qui tient non pas la tête, mais la queue ! Il ne se démonte pas, c’est à se demander s’il s’aperçoit qu’il est tout seul et que les autres ont presque atteint la limite. Oui, il le sait. Il s’arrête. Il s’essuie la figure. Il ôte son bonnet et regarde gaiement autour de lui. Mieux vaut se retirer de bonne grâce, mon brave Poot ! Tu t’es fait cent amis par ton rire franc et étonné.

L’excellent garçon a repris place parmi les spectateurs. Il va jouir du spectacle de la course comme les autres.

Un nuage de poudre de glace, léger comme de la plume, vole sur les talons des patineurs qui s’évertuent pour tourner aux drapeaux.

Quelque chose de noir distance les autres qui, à l’exception de Poot, s’étaient jusque-là tenus à égalité. La foule pousse des hurlements. Le point noir est menacé. Un bonnet rouge est sur ses talons. Qui peut-il être ? Je reconnais Ben, Peter, Hans ! Eh quoi ! c’est le frère de Gretel, ce serait un paysan encore qui gagnerait le prix des garçons ! Ce n’est pas possible, cela ne sera pas ! En attendant, c’est bien Hans qui vient de prendre la tête. La jeune madame Van Gend écrase ses fleurs dans sa main. Elle était si sûre que Peter gagnerait ! Et il a perdu du terrain. Karl Schummel vient après Hans, frémissant de rage ; puis Ben et le jeune homme inconnu au bonnet rouge. Le reste suit de près. Peter distancé par tous ceux-là ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Attendez ; il me semble qu’il sort enfin des rangs de l’arrière-garde. Quel élan ! Il dépasse le bonnet rouge, il dépasse Ben, puis Karl, qui ne peut retenir