Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/76

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voir là. Nous pourrons aussi passer un jour et une nuit à la Haye ; j’ai une sœur mariée qui y demeure et elle sera ravie de nous voir. Nous pourrons repartir le lendemain pour revenir ici.

— Bien, bien ! » répondit Jacob qui n’était pas grand parleur.

Ludwig regardait son frère avec une admiration pleine d’enthousiasme.

« Bravo, Peter. Il n’y a pas votre pareil au monde pour organiser une affaire, dit-il. Notre mère sera enchantée quand elle apprendra que nous avons l’intention de lui servir d’intermédiaire pour transmettre à la sœur Van Gend l’expression de sa tendresse maternelle. Brrr ! Mais il fait froid, ajouta-t-il, un froid assez coupant pour enlever à un pauvre garçon la tête de dessus les épaules. Si nous retournions à la maison ?

— Qu’importe qu’il fasse froid, monsieur Peau-Tendre ? cria Karl qui était très-occupé à étudier un pas qu’il appelait le « double tranchant » ; nous aurions une jolie saison de patinage s’il faisait aussi chaud qu’en décembre dernier ! Ne savez-vous pas que si l’hiver n’était extraordinairement dur et hâtif par-dessus le marché, nous ne pourrions pas faire notre partie ?

— Je sais que la soirée est extraordinairement froide, dans tous les cas, répondit Ludwig. Et je rentre à la maison ! »

Peter Van Holp sortit de son gousset une grosse montre d’or, et la tenant aussi bien que ses doigts engourdis le lui permettaient, de manière que le cadran fût éclairé par la lune, s’écria :

« Allons ! il est près de huit heures ! saint Nicolas doit être en route. Pour ma part je tiens à voir les yeux étonnés des petits tout grands ouverts par l’attente de ce qui va se passer à la maison. Bonsoir !