Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/79

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Il regarda tout le monde en fronçant innocemment le sourcil comme le ferait un grave et consciencieux président au début d’une audience. Bientôt, au signal donné par la maman, les autres enfants se prirent par la main et formèrent une ronde autour de lui en chantant de leurs voix claires l’invocation à saint Nicolas. C’était un appel à l’aimable patron de l’enfance.


« Venez parmi nous, grand saint Nicolas, notre ami. Vous y serez le bienvenu. Ne vous faites pas trop attendre. Apportez-nous des jouets et des bonbons – mais oubliez les verges, si c’est possible.

— Reprochez-nous nos fautes, nous supporterons vos gronderies méritées ; mais pour que nous suivions vos conseils, bien vrai, les verges ne sont pas nécessaires.

— Nos souliers, nos paniers sont dans la chambre à côté ; remplissez-les de belles et bonnes choses. Vos petits amis vous en prient. C’est encore le moyen le plus sûr de les rendre sages que de leur faire d’agréables surprises.

— Entrez donc, saint Nicolas ; nulle part vous ne serez mieux accueilli qu’ici. N’entendez-vous pas le baby lui-même qui chante avec nous ? Venez, venez, saint Nicolas ! »


Le chant était à peine terminé que trois coups étaient frappés à la porte. Le cercle fut rompu en un instant, et les plus petits se pressèrent avec un mélange de crainte et de curiosité contre les genoux de leur mère, et grand-père lui-même, devenu très-attentif et le menton posé sur sa main, se pencha en avant. Grand’mère avait affermi ses lunettes, Mynheer Van Gleck, assis près du feu, avait déposé sa pipe sur le marbre du poêle, Hilda et les autres enfants serrés autour de lui composaient un groupe tout