Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

maison des Van Gleck. Chacun savait que saint Nicolas serait de parole, on s’endormit confiant dans ses promesses.

Le lendemain, dès l’aube, les enfants purent s’assurer, en trouvant leurs souliers et leurs paniers remplis jusqu’au bord, que jamais le bon saint n’avait mieux fait les choses.

Les parents l’y avaient-ils aidé ? Je n’oserais pas dire le contraire ; toujours est-il que chacun des enfants trouva dans son lot les choses les plus appropriées à ses secrets désirs. Pour ne parler que de la part d’Hilda, les dix beaux volumes qui lui échurent étaient précisément ceux qu’elle aurait choisis si elle avait eu le droit de les trier elle-même dans la librairie de Van Bakkenes, si bien pourvue de livres français et anglais.

Hendrick, qui était observateur et qui avait eu la joie de tirer du fond de ses souliers une lunette d’approche excellente dont il avait précisément grande envie, était fort préoccupé d’une vague ressemblance qu’il prétendait avoir remarquée entre saint Nicolas et son professeur Mynheer Kolb. Mais bien sûr il se trompait : le professeur Kolb était jeune et presque imberbe, et saint Nicolas était un beau vieillard à barbe blanche. On ne peut être jeune et vieux, blanc et noir tout ensemble. Cependant, disait-il, c’était presque la même voix aussi… Il est vrai, ajoutait-il, que saint Nicolas était encore plus grand que Mynheer Kolb.

Hilda souriait aux curiosités de son frère, et cependant une secrète tristesse avait pesé, tout de suite après le départ de saint Nicolas, sur son cœur. Elle avait pensé à la différence d’aspect que pouvait présenter au même moment la cabane des Brinker avec le brillant salon de ses parents, et tout en écoutant Hendrick le lendemain matin, elle se disait encore qu’elle eût été très-heureuse la veille si elle