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Page:Doin - Le conscrit ou le Retour de Crimée, 1878.djvu/17

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pis deux paires de chaussons, qu’la mère Brigitte m’a tricotés c’t’hiver à la veillée quand j’y racontais l’conte du P’tit Poucet… et pis… au fond du sac tu trouv’ras une p’lotte de ficelle pour te serrer l’ventre quand t’auras trop faim au régiment.



Scène 4me.


LES PRÉCÉDENTS. (Lavaleur, Tapin, tous les conscrits se lèvent et se placent sur une ligne, le drapeau en tête).
Lavaleur.
1er Couplet.

Eh ! bonjour, mes chers enfants,

J’viens chercher nos jeunes gens ;
Sur la liste j’vas les inscrire.
Il faut rire, il faut rire,
Rire et toujours rire !

(Tous répétant).

Il faut rire, rire et toujours rire !
2e Couplet.

J’vas donner à vos conscrits

Des armes et des habits,
Puis au feu j’vas les conduire.
Il faut rire, il faut rire,
Rire et toujours rire !

(Tous).

Il faut rire, rire et toujours rire !
Lavaleur.

Allons, mes amis, disons adieu à toutes nos connaissances et en route ! (Voyant Criquet) Qui m’a bâti un gaillard de c’t’espèce-là ? Es-tu conscrit, toi ?

Criquet (riant bêtement).

J’l’étions à c’matin, not’chargent, mais à présent je l’sommes pus… T’n’ez, c’est c’lui-là… c’est Julien, qui m’a remplacé, y part à ma place.

Lavaleur (regardant Julien).

Eh ! c’est mon jeune homme qui voulait rester au pays ? Ma foi, je ne perds pas au change !… Du cou-