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Julien.

Oui, et je n’ai pas manqué de courage, malgré ma douleur.

Robert.

Tiens, tiens, Criquet, au lieu de nous parler de tout ça, tu ferais bien mieux de nous parler du pays, de ce qui s’est passé depuis notre départ, cela nous intéressera.

Julien.

Oh ! oui, Criquet, dis-nous un peu s’il y a eu du nouveau pendant notre absence.

Criquet.

Ah ! ben, dame, j’veux ben, pass’qu’il en est arrivé diablement du nouveau, allez !… oh ! oui !

Robert.

Conte-nous donc ça.

Criquet, (au milieu).

Eh ben ! maginez-vAus qui s’est passé des choses !… oh ! mais, des choses incroyables !

Robert et Julien (souriant).

Ah ! bast !

Criquet.

Oui, oui ; d’abord, y a la p’tite Catelaine… vous savez ben, la p’tite Catelaine qu’a les g’noux en d’dans, qu’a marche comme ça (il la contrefait). Eh ben ! pour en r’venir à son histoire à elle, elle a tant bu d’eau, c’t’été,… tant bu d’eau qu’ça et pis les chaleurs, ça a mis l’ruisseau quasi à sec !

Robert et Julien (aux éclats).

Ah ! ah ! ah ! Assez, Criquet, assez ! Je n’en peux plus.

Criquet.

Et pis autr’chose… l’automne dernière y a le tonnerre qu’a tombé sur quatre moutons qui s’occupaient à manger d’l’herbe dans la plaine, si bien que l’lend’main matin on a pus trouvé rien qu’des pieds d’mouton !…