Oui, Messieurs, c’est moi, c’est bien moi !… Mais foi de Jocrisse, je ne pensais pas à mal, c’était histoire de rire, une farce, et j’espère que j’aurai mon pardon.
Mais animal, Vas tu encore recommencer tes fredaines ? je vous demande un peu, messieurs, me faire passer pour monomane, manger les oreilles de mes amis, et toi, mon pauvre Vincent, venir me dire que tes crispations te portaient au meurtre !… Mais sais-tu. Maraud, que tu mérites une bastonnade pour cela ?
Non not’ maître, non M. Vincent et vous verrez d’après mon récit, mes aveux, que vous serez les premiers à rire, même M. l’officier de police. Vous vous rappellez ce matin, not’ maître que vous auriez ben voulu m’admettre à votre table ainsi que Laflûte à l’occasion de votre fête ; mais vous aviez mis une condition, c’est que si M. Vincent venait, nous mangerions à la cuisine, ça n’m’allait pas, pour lors, j’ai formé mon plan quand vous m’avez parlé du plat d’oreilles aux petites herbes, j’ai profité du mot : oreilles pour bâtir mon affaire et faire déguerpir ce pauvre M. Vincent, qui a eu assez peur ; après son départ, je savais bien que vous alliez être tout surpris, tout d’suite j’ai rebrodé une nouvelle affaire et je lui ai donné des crispations nerveuses !… J’aurai réussi, si vous m’accordez un pardon généreux.
Ah ! ah ! ah ! ah !
Ce diable de Jocrisse. Mais tu n’en feras donc jamais d’autres ?
Où diable trouve tu tout ça ?