Page:Dollier de Casson - Histoire du Montréal, 1640-1672, 1871.djvu/66

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Pour cela, dès l’an 1640, nous avons vu qu’il s’adressa à feu M. de la Doversière et le fit acheter ici un endroit de sépulture pour ces cent louis d’or dont nous avons parlé, qui furent les prémices de l’argent donné pour le Montréal. La providence a fait faire à feu M. Ollier en cette rencontre, comme autrefois elle fit à Abraham lorsqu’elle le lit acheter 40 cicles ce tombeau qu’il acheta des.......... pour toute sa lignée. Ce bonheur de mourir aux vains appas de la terre est bien grand ; il ne faut pas s’étonner si Dieu n’a pas voulu donner gratis le lieu où cette mort se devait s’opérer et s’il en a voulu être payé par des mains qui étaient si a aimables que celles de ce bon fondateur, et que même depuis, il en avait voulu fixer jusqu’à ce jour tant d’autres sommes d’argent, tant par lui que par ses enfants, sans parler des dépenses prodigieuses que messieurs les associés ont fait autrefois ; mais laissons tout ce que nous pourrions dire sur ce sujet, et disons que M. de Maison-Neufve faisant le trajet pour cette sainte entreprise, laissa le commandement au brave M. Close qui s’acquita de cet emploi pendant toute l’année au contentement d’un chacun, faisant voir à tous qu’il savait et qu’il méritait de commander.

de l’automne 1656, jusqu’à l’automne 1657 au départ des vaisseaux du Canada.


Le 27 du mois de janvier, il arriva ici un grand malheur à Mlle Mance, laquelle se rompit et se disloqua le bras tout en même temps d’une étrange façon, sans que les chirurgiens pussent trouver moyen de le rétablir, mais ce qui n’était pas possible aux hommes, s’est trouvé depuis facile à la main du Tout-Puissant, laquelle avait permis ce malheur afin de mettre la mémoire de feu M. Ollier en vénération, par l’effet miraculeux de cette guérison 1 jugée de tous incurable, soit en Canada, soit en France, ce que nous verrons dans son lieu. En attendant, accompagnons un peu Mr. de Maison-Neufve dans son voyage, et le voyons convier MM. les associés à demander à feu M. Ollier qu’il envoyât des ecclésiastiques à Montréal, proposition qui fut si bien reçue que tous jugèrent qu’il l’en fallait presser fortement, mais on n’y eut pas grand peine, car Mr. de Maison-Neufve, allant trouver Mr. Ollier, après s’être entendu avec lui de toutes ces choses, il le pria de se ressouvenir d’une lettre que Mlle. Mance lui avait écrite l’an dernier, laquelle l’avertissait qu’il était temps d’exécuter tous les beaux projets qu’il avait fait pour le Montréal, qu’il ne devait pas retarder