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démie, et la Censure et les discours des Péripatéticiens par-dessus le marché. Dans une phrase demeurée célèbre, Lissas avait coutume de dire que, mieux que l’Hélicon ou le Parnasse, l’Acropole était la montagne sacrée et la mamelle granitique et formidable où devaient venir s’abreuver les générations éprises d’idéal. Personne du reste n’avait jamais rien compris à cette phrase.

Quoi qu’il en soit, on donnait dans ce cabaret des sortes de petits spectacles, et c’était la mode pour les courtisanes en vogue d’y venir avec leurs amants. On y voyait même parfois des matrones paisibles. C’est à une de ces représentations que nous assistons aujourd’hui.

Bien que rien ne l’indique, et c’est précisément pour cela que nous le disons, la femme que vous voyez à droite, couchée sur un lit de repos, n’est autre que la courtisane Phryné.

Le cabaretier Lissas, d’une voix enrouée mais puissante, annonce que la parole est à son bon camarade le poète Ésope, ainsi surnommé à cause de sa bosse, pour dire une fable inédite.

Le bon poète Ésope dit sa fable :

le philosophe galant


Le doux philosophe Aristippe,
Se trouvant un jour chez Laïs,
À ses côtés était assis
Et l’entretenait du principe